Bientôt
la saison d’été. Que vous rêviez de faire l’ascension
d’un beau sommet en altitude ou d’une grande voie d’escalade
alpine, un minimum d’entrainement s’impose pour profiter
pleinement de ces journées.
À
l’heure ou des gendarmes vont être placés sur les flancs du
Mont-Blanc, voilà quelques rappels pour une pratique de l’activité
en toute connaissance de cause. En espérant que la responsabilité
et la conscience individuelle remplacent la réglementation et les
interdictions.
Quelquefois
considérée comme un produit de consommation à faire entrer dans
son curriculum, une ascension en haute montagne mérite pourtant un
certain respect.
Respect
de la montagne, des êtres humains et des règles élémentaires de
sécurité...
La
réalisation d’une belle course en montagne doit être une
récompense, non pas une quête d’exploit arrogante ! Il est
primordial de prendre le temps d’apprendre et de progresser.
Ces
préparatifs porteront sur votre condition physique, vos capacités
techniques, mais aussi la préparation de la course et du matériel.
Mixte au Triangle du Tacul |
Préparation
physique et technique :
C’est
la base de l’entrainement. Elle consiste en une préparation du
système cardio-vasculaire, des muscles et ligaments en pratiquant
des activités de type endurance (marche, vélo, footing, etc.), mais
aussi bien sûr l’escalade. Cet entrainement devra être
progressif et régulier.
Vous
devrez également acquérir les techniques nécessaires pour ne pas
gaspiller d’énergie en effort trop intense ou inadéquat. Cela est
valable pour l’usage des crampons/piolets, mais aussi bien sûr
lors de passages en escalade rocheuse.
Enfin,
même si votre forme et votre habileté sont parfaites, vous devrez
quand même prendre le temps de vous acclimater à l’altitude pour
pouvoir les mettre à profit.
Seule
cette pratique régulière vous permettra de connaître et respecter
les capacités de votre organisme, doser votre effort, savoir vous
hydrater et vous alimenter en temps voulu. Vous serez aussi capable
d’identifier les symptômes du mal aigu des montagnes et les
différencier d’un coup de pompe passager. Savoir adapter votre
tenue à la température et se préserver de l’humidité en évitant
la transpiration sera également utile.
Le repos fait
aussi partie de la réussite ! N’en faites pas trop et laissez
votre corps récupérer afin qu’il puisse tirer profit des
sollicitations qu’il a subit.Sur l'arête de l'Inominata au Mont-Blanc |
Préparation
de la course et du matériel :
S’informer
du bulletin météo et savoir l’adapter à la réalité du terrain
(les prévisions ne sont pas à prendre comme une vérité).
Récolter
des informations générales et pratiques : topos, cartographies,
refuges, réglementation bivouac...
Récolter
des informations spécifiques sur la praticabilité et les conditions
de l’itinéraire, grâce aux retours de course faits par les
alpinistes précédents (gardien de refuge, bureau des guides, site
web, etc.)
En
fonction de ces infos et de vos capacités, vous devrez calculer
votre horaire et savoir vous y tenir.
Il
est également important de connaître son matériel et savoir
l’utiliser. Être suréquipé peut être rassurant, mais ne sert à
rien. Le poids est ennemi et mieux vaut peu d’équipement employé
à bon escient qu’une surenchère de technologie mal maitrisée.
Penser à tester vos nouvelles chaussures ou chaussons d’escalade
sur de petites sorties plutôt que dans une grande bambée.
Granit à la Chandelle du Tacul |
Pendant
la course :
Préserver
la cordée : savoir
s’économiser, observer les signes de fatigue et ajuster son
rythme.
Adapter les techniques d’assurage à
la configuration du terrain.
Anticiper
les dangers objectifs : avalanches, chutes de pierres, glace,
crevasses... par une lecture minutieuse du terrain.
Surveiller
le temps : respecter les horaires et rester attentif à l’évolution
de la météo.
Même
si votre motivation est grande, ne pas minimiser ou ignorer une
dégradation météorologique, une baisse de votre condition
physique, ou un retard sur le timing prévu.
Si
les risques et conditions de l’ascension dépassent vos capacités
et compétences, savoir renoncer à temps devient vital. Ne pas
attendre d’être en grande difficulté pour le faire. C’est un
geste d’humilité face aux montagnes. Elles resteront en place, et
il suffira de revenir avec de meilleures conditions, une meilleure
forme ou technique. L’orgueil n’est pas de mise lorsque des vies
humaines peuvent être en jeu.
Rentrer
chez soi en bonne santé, c’est être certain d’avoir fait le bon
choix.
Je
vous souhaite une bonne saison et plein de belles ascensions.
Petite pause face à la Meije avant d'entamer les rappels du Pic Maitre |
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