mardi 16 août 2011

Bivouac à la Meije


Sommet !

Cet été, Patrick avait pour projet de faire la traversée de la Meije. J'en suis ravi car c'est pour moi et dans ce niveau de difficulté, l'une des plus belles course des Alpes.
Ouvert en 1877 par Gaspard père et fils qui guidaient Boileau de Castelnau, l'itinéraire de montée au grand pic est un chef d'oeuvre d'ingéniosité, un grand exploit à l'époque. Plus d'un siècle après, c'est encore une grande course où sens de l'itinéraire, rapidité dans les manœuvres, et bonne condition physique sont les clefs de la réussite et du plaisir.
Pour en profiter à fond, j'ai proposé à Patrick de ne pas dormir au refuge du Promontoire mais de bivouaquer au sommet. L'idée le motive à fond.

Départ du Promontoire.

Le plan est simple : le premier jour, nous partons depuis la gare intermédiaire du téléphérique de La Grave. Nous gravissons les Enfetchores, traversons la brèche de la Meije et faisons un bon break pour un plat de pâtes au refuge du promontoire. A 15h après le dessert et le café, nous repartons tranquillement pour gravir le magnifique itinéraire du Grand Pic. A cette heure là, nous sommes seuls, et pouvons nous délecter au soleil de cette splendide escalade (avec une petite pensée pour ceux qui, cette nuit, passerons au même endroit à la lueur de la frontale et les doigts engourdis par le froid !).
Pas du Crapaud, couloir Duhamel, dalle Castelnau, Dos d'Ane, dalle des Autrichiens, Pas du Chat, Glacier Carré, Cheval Rouge... autant de passages mythiques qui rythment l'escalade et forcent l'admiration pour les premiers ascensionnistes !

Sortie du Dos d'Âne.

Au dessus du Glacier Carré.


Après presque 2000m de dénivelé, l'arrivée au sommet avec les lumières du soir est un grand moment. 

Full moon au top !

Nous nous installons confortablement dans nos duvets, éclairés par la pleine lune et savourons quelques toasts de foie gras et un bon Sauternes. L'instant est magique ! Après la suite du repas, nous dormons volontiers. La nuit est fraîche mais sans plus, et nous apprécions le stock de matelas mis à disposition au sommet dans le « sac de secours ».

Aurore sur les Écrins

Et sur le Doigt de Dieu.

Le lever du jour est splendide : des Ecrins, au Mont Blanc, du Viso aux Aiguilles d'Arves, le panorama est à couper le souffle et les lumières changent à chaque seconde... Nous prendrons le temps de boire deux cafés en attendant l'arrivée du soleil pour sortir des duvets. Un petit coup d'oeil vers la voie normale où nous apercevons les premières cordées en haut du Glacier Carré : il est temps pour nous d'engager la traversée des arêtes vers le Doigt de Dieu, puis le refuge de l'Aigle. 

Sur les arêtes.

Arrivée au Doigt de Dieu.


Le temps est au beau fixe, les conditions excellentes... nous voilà rapidement à déguster un bon casse croûte concocté par Laurence, la gardienne.

Rapidement, les premières cordées parties du Promontoire arrivent. Tout le monde est enthousiaste, on se félicite et on ne tarit pas d'éloges à propos de la beauté de la course...

Tant mieux car elle n'est pas tout à fait terminée : il reste plus que 1700m de descente avant d'arriver à la voiture !

Un très grand merci et bravo à Patrick.