Sommet ! |
Cet été, Patrick avait pour projet de
faire la traversée de la Meije. J'en suis ravi car c'est pour moi et
dans ce niveau de difficulté, l'une des plus belles course des
Alpes.
Ouvert en 1877 par Gaspard père et
fils qui guidaient Boileau de Castelnau, l'itinéraire de montée au
grand pic est un chef d'oeuvre d'ingéniosité, un grand exploit à
l'époque. Plus d'un siècle après, c'est encore une grande course
où sens de l'itinéraire, rapidité dans les manœuvres, et bonne
condition physique sont les clefs de la réussite et du plaisir.
Pour en profiter à fond, j'ai proposé
à Patrick de ne pas dormir au refuge du Promontoire mais de
bivouaquer au sommet. L'idée le motive à fond.
Départ du Promontoire. |
Le plan est simple : le premier jour,
nous partons depuis la gare intermédiaire du téléphérique de La
Grave. Nous gravissons les Enfetchores, traversons la brèche de la
Meije et faisons un bon break pour un plat de pâtes au refuge du
promontoire. A 15h après le dessert et le café, nous repartons
tranquillement pour gravir le magnifique itinéraire du Grand Pic. A
cette heure là, nous sommes seuls, et pouvons nous délecter au
soleil de cette splendide escalade (avec une petite pensée pour
ceux qui, cette nuit, passerons au même endroit à la lueur de la
frontale et les doigts engourdis par le froid !).
Pas du Crapaud, couloir Duhamel, dalle
Castelnau, Dos d'Ane, dalle des Autrichiens, Pas du Chat, Glacier
Carré, Cheval Rouge... autant de passages mythiques qui rythment
l'escalade et forcent l'admiration pour les premiers ascensionnistes
!
Sortie du Dos d'Âne. |
Au dessus du Glacier Carré. |
Après presque 2000m de dénivelé,
l'arrivée au sommet avec les lumières du soir est un grand moment.
Full moon au top ! |
Nous nous installons confortablement dans nos duvets, éclairés par
la pleine lune et savourons quelques toasts de foie gras et un bon
Sauternes. L'instant est magique ! Après la suite du repas, nous
dormons volontiers. La nuit est fraîche mais sans plus, et nous
apprécions le stock de matelas mis à disposition au sommet dans le
« sac de secours ».
Aurore sur les Écrins |
Et sur le Doigt de Dieu. |
Le lever du jour est splendide : des
Ecrins, au Mont Blanc, du Viso aux Aiguilles d'Arves, le panorama est
à couper le souffle et les lumières changent à chaque seconde...
Nous prendrons le temps de boire deux cafés en attendant l'arrivée
du soleil pour sortir des duvets. Un petit coup d'oeil vers la voie
normale où nous apercevons les premières cordées en haut du
Glacier Carré : il est temps pour nous d'engager la traversée des
arêtes vers le Doigt de Dieu, puis le refuge de l'Aigle.
Sur les arêtes. |
Arrivée au Doigt de Dieu. |
Le temps
est au beau fixe, les conditions excellentes... nous voilà rapidement
à déguster un bon casse croûte concocté par Laurence, la
gardienne.
Rapidement, les premières cordées
parties du Promontoire arrivent. Tout le monde est enthousiaste, on se
félicite et on ne tarit pas d'éloges à propos de la beauté de
la course...
Tant mieux car elle n'est pas tout à
fait terminée : il reste plus que 1700m de descente avant d'arriver
à la voiture !
Un très grand merci et bravo à
Patrick.
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