mardi 20 août 2013

Bivouac au Pic Coolidge


Comme chaque été, Franck vient passer un moment dans la Valouise. À chaque fois, nous faisons une escalade en vallée et une course en haute montagne.

Cette année, après avoir grimpé la fissure d’Ailefroide, je lui propose d’aller gravir le Pic Coolidge en l’agrémentant d’un bivouac aux abords du Col de la Temple, à proximité de l’ancien abri-bivouac aujourd’hui détruit. L’idée le motive bien.

Fissure d'Ailefroide
Ce sommet porte le nom de William Augustus Breevoort Coolidge qui en fit la première ascension en 1877 en compagnie de son fidèle guide suisse Christian Almer.
Ce conquérant aux 1700 courses dans les Alpes eut le mérite de faire connaître le massif des Écrins où il fut le premier sur pas moins de trente sommets, souvent accompagné de son chien !

Sûr qu’à cette époque, les joies du bivouac leur étaient familières.

Sur cet itinéraire long, mais facile, bivouaquer au cœur du glacier noir donne une dimension totalement différente à la course.
Arriver, à cet endroit, comme un balcon, et se dire que l’on va dormir là.
Lézarder avec une bonne bouteille de Sauternes et quelques toasts de foie gras sous la caresse des derniers rayons. 


On est pas des moines !

Voir le soleil se coucher sur les prestigieuses faces nord de l’Ailefroide, du Pic Sans Nom ou du Pelvoux qui virent aux rouges, roses, bleus, etc. Un vrai festival !


Au dodo
Ouvrir les yeux dans la nuit, et voir la voûte étoilée au-dessus de sa tête ; distinguer les montagnes éclairées par la lune.
Puis se réveiller, juste à temps pour apercevoir les teintes rougeâtres au-dessus des Agneaux, prémices du lever de soleil. 

Debout, le jour se lève
Préparer son petit déjeuner avec le bruit si caractéristique et réconfortant du réchaud qui ronronne. Enfin, savourer les premiers rayons qui nous réchauffent en quelques instants alors que nous sommes déjà si proches du sommet.

Le soleil arrive
Et finalement, redescendre dans la vallée, et croiser des cordées, bien plus bas, qui montent vers notre chambre avec vue. Se doutent-ils des joies qu’il y a à passer une nuit là-haut 

Et vous, à quand votre tour ?
Merci et bravo à Franck.
Summit

lundi 19 août 2013

Remise en Selle


Arête S-E de la Tête Nord du Replat


Patrick est un fidèle « client » avec qui nous avons déjà partagé de nombreuses aventures, à ski principalement, comme lors de ce voyage en chine, mais aussi en alpinisme estival comme cette fois-là à la Meije, entre biens d’autres choses.
Ces 9,10, et 11 Juillet, pour sa reprise de l'été, nous avons choisi un petit tour de trois jours au départ du téléphérique de la Grave que nous connaissons bien l’hiver en mode « freeride ».

Pic de La Grave


Le premier jour, nous gravissons le Pic de la Grave puis basculons dans le vallon de la Selle pour rejoindre le confortable refuge du même nom. Nous y serons superbement bien accueillis et vous recommandons l’adresse.


Arête S-E Tête Nord du Replat

Tête Sud du Replat

Le lendemain, nous franchissons le col du Replat pour remonter à la Tête Nord du Replat par son arête Sud Est. Une belle petite course en bon rocher. Nous profitons d’être là, pour aussi aller au sommet de la Tête Sud, puis retour au refuge pour refaire les niveaux.

Pilier Paquet - Râteau Ouest

Enfin le dernier jour nous partons pour le pilier Paquet au Râteau Ouest, un itinéraire ouvert par Pierre Paquet et Yves Baffie le 23 juillet 1941. C’est également une course sympa, plutôt aisée dans le bas. Alors, en arrivant au pied du bastion plus redressé dans le haut de la voie, je ne peux m’empêcher de passer au plus raide pour corser un peu l’affaire. Du coup, c’était peut-être un peu trop, et Patrick aura dû s’employer pour rejoindre le relais. Désolé !

Pilier Paquet - Râteau Ouest

Pilier Paquet - Râteau Ouest


Cordées sur l'arête Sud du Râteau Est


Descente rapide par l’Arête Ouest, petit arrêt au stand au restaurant à 3200m, puis nous prenons le téléphérique pour un retour dans la vallée que mes genoux auront bien appréciés.

Au top ! Râteau Ouest

Un grand merci et bravo à Patrick et à bientôt pour la suite de son été.
N'hésitez pas à me rejoindre sur ma page Facebook.

mardi 16 juillet 2013

Grand Paradis


Sommet du Grand Paradis


Chaque été Philippe quitte les USA pour venir passer quelque temps en France. Accompagné ou pas de ses enfants, il en profite pour faire des belles ascensions en montagne. Ainsi nous avons par exemple déjà fait ensemble plusieurs séjours dans les Écrins, la traversée Miage - Bionnassay- Mt Blanc, ou encore la « traversée spaghetti » au Mt Rose.

Cette année en compagnie de son fils Nick, nous avons décidé d'aller gravir le Grand Paradis (4061m).


Le premier jour, nous faisons une petite école d'escalade avant de monter au refuge Victor Emmanuel.


Le lendemain, nous nous acclimatons dans le brouillard en montant au sommet de la Tresenta (3609 m).
 
Au sommet de la Tresenta

Puis le 4 juillet, jour de la fête nationale aux états unis, nous gravissons le Grand Paradis avec une météo splendide. Nick et Philippe sont en forme et nous arrivons facilement au sommet dans les premiers.

Le jour se lève



Dans la descente

Après être redescendu dans la vallée, je décide de les amener gouter à la gastronomie Valdotaine en allant passer la nuit à l'hôtel de la Barme à Cogne. D'habitude, c'est un lieu que j'aime fréquenter l'hiver pour gravir les cascades de glace réputées du secteur. C'est la première fois que je viens là en été et c'est splendide.
Le lendemain, Philippe et Nick se perfectionnent à l'escalade et au rappel sur une superbe dalle à côté de la Cascade de Lillaz que je vois pour la première fois dégelée !




Un très grand merci et bravo à vous deux pour ces belles journées.



dimanche 7 juillet 2013

Changements de programmes

Râteau et Meije

Comme chaque année, Jean-Paul vient passer une semaine en montagne. Nous avons déjà fait de nombreuses ascensions ensemble. Beaucoup d’escalade en granit dans le massif du Mont-Blanc, mais aussi de belles courses d’arêtes comme l’Innominata, sur le versant italien du toit de l’Europe.
Cette année, l’idée était d’aller grimper dans les Dolomites pour y parcourir de belles voies traditionnelles. Malheureusement, la neige encore trop présente et la météo annoncée nous ont incités à changer de programme.
Finalement, nous ferons un mix d’escalade et de montagne dans les Hautes-Alpes.
Je récupère Jean-Paul à la sortie du train de nuit et nous filons dans les Cerces pour y grimper la voie, le penchant fatal à l’écaille de la Tête Colombe. Il fait froid, même si nous prenons soin d’attendre midi pour attaquer. L’escalade sur un équipement vieillissant à compléter de friends est déjà sérieuse, mais très belle. Un petit air de Dolomites !
Penchant Fatal - Cerces

Penchant Fatal - Cerces

Le lendemain, nous partons faire à la journée l’Arête des Cinéastes, une belle classique au-dessus du refuge du Glacier Blanc.

Arête des Cinéastes

Puis nous filons pour deux nuits au refuge du Promontoire. L’idée est de grimper la voie « Nous partirons tous dans l’ivresse » le premier jour, puis de faire la traversée de la Meije le jour suivant.
Encore une fois, les plans vont être changés. Après être monté sans soucis par les Enfetchores, le lendemain, il neige toute la journée. Je m’occupe en donnant mon aide pour un secours qui a lieu vers le Col du Pavé et qui durera toute la journée.
Brèche de la Meije

Avec la vingtaine de centimètres de neige tombée, la traversée de la Meije est compromise et nous décidons de faire la traversée Promontoire-Pavé-Meije Orientale. Finalement, alors qu’il fait encore nuit, Jean-Paul se sent dans un jour « sans ». Il n’a pas sa forme habituelle, et nous écourtons la journée en faisant « uniquement » la traversée du Col du Pavé. Nous pourrons prendre tout le temps d’admirer le lever du soleil.
Col du Pavé

Puis arrive le dernier jour du séjour de Jean-Paul et nous allons l’utiliser à profiter d’escalade plaisir. Nous enchainerons la « voie de la troisième génération » à la paroi du Lys avec « la Martine » au Ponteil. Du beau calcaire, un équipement béton et le sentiment comme souvent que le 6c des années 2000 est plus commode que le 6a des années 80 !
Paroi du Lys
Ponteil
 Un grand merci et bravo à Jean-Paul et à bientôt.

mardi 25 juin 2013

Alpinisme, courses faciles en Oisans - Ecrins

Dans la traversée des Bœufs Rouges

Comme un écho à mon dernier post sur les bienfaits de la préparation de la saison estivale d’alpinisme, voilà quelques photos prises lors des premières courses de l’été réalisées avec quelques clients.

En montant à la Bosse de la Momie


Des courses faciles ou peu difficiles qui leur leur ont permis de se mettre en forme, d’engranger de l’expérience avant des objectifs plus ambitieux, ou tout simplement de prendre du plaisir en montagne sans chercher la difficulté à tout prix..

Le massif Ecrins/Oisans est considéré à juste titre comme le plus grand terrain de jeu de l’alpinisme en France, il abrite d’ailleurs le plus grand Parc National. Ici, même en restant dans le registre des difficultés « facile - peu difficile », on pourrait remplir une vie d’alpiniste !

Au Col du Gioberney


Ce massif est souvent qualifié de sauvage, à juste titre. Sans doute est-ce dû au fait qu’il est vierge d’équipements mécaniques, mis à part le téléphérique des Glaciers de la Meije, l’exception qui confirme la règle.

Rocher ensoleillé entre Sélé et Pilatte


Heureusement, de longues vallées se faufilent jusqu’au plus profond de ses entrailles et permettent après avoir laissé la voiture au parking de remonter un sentier, un vallon pour atteindre ces lieux baignés de la lumière si caractéristique de la haute montagne.

Ceux qui auront pris la peine de venir les gagner ramèneront des souvenirs marquants, car ils auront donné pour en jouir autrement qu’en payant un simple billet de téléphérique. 
Alors, peut être qu’ici plus qu’ailleurs, ils sentiront en marchant dans leurs traces, l’esprit des pionniers : les Gaspard, Coolidge, Duhamel, Chaud etc.

A bientôt dans les montagnes d'ici ou d'ailleurs. 
N'hésitez pas à me contacter pour un engagement privé.

Après l’effort, le réconfort !

jeudi 6 juin 2013

Préparer votre saison d’alpinisme et escalade en montagne

Bientôt la saison d’été. Que vous rêviez de faire l’ascension d’un beau sommet en altitude ou d’une grande voie d’escalade alpine, un minimum d’entrainement s’impose pour profiter pleinement de ces journées.

À l’heure ou des gendarmes vont être placés sur les flancs du Mont-Blanc, voilà quelques rappels pour une pratique de l’activité en toute connaissance de cause. En espérant que la responsabilité et la conscience individuelle remplacent la réglementation et les interdictions.

Quelquefois considérée comme un produit de consommation à faire entrer dans son curriculum, une ascension en haute montagne mérite pourtant un certain respect.
Respect de la montagne, des êtres humains et des règles élémentaires de sécurité...

La réalisation d’une belle course en montagne doit être une récompense, non pas une quête d’exploit arrogante ! Il est primordial de prendre le temps d’apprendre et de progresser.
Ces préparatifs porteront sur votre condition physique, vos capacités techniques, mais aussi la préparation de la course et du matériel.

Mixte au Triangle du Tacul
 

Préparation physique et technique :
C’est la base de l’entrainement. Elle consiste en une préparation du système cardio-vasculaire, des muscles et ligaments en pratiquant des activités de type endurance (marche, vélo, footing, etc.), mais aussi bien sûr l’escalade. Cet entrainement devra être progressif et régulier.
Vous devrez également acquérir les techniques nécessaires pour ne pas gaspiller d’énergie en effort trop intense ou inadéquat. Cela est valable pour l’usage des crampons/piolets, mais aussi bien sûr lors de passages en escalade rocheuse.
Enfin, même si votre forme et votre habileté sont parfaites, vous devrez quand même prendre le temps de vous acclimater à l’altitude pour pouvoir les mettre à profit.
Seule cette pratique régulière vous permettra de connaître et respecter les capacités de votre organisme, doser votre effort, savoir vous hydrater et vous alimenter en temps voulu. Vous serez aussi capable d’identifier les symptômes du mal aigu des montagnes et les différencier d’un coup de pompe passager. Savoir adapter votre tenue à la température et se préserver de l’humidité en évitant la transpiration sera également utile.
Le repos fait aussi partie de la réussite ! N’en faites pas trop et laissez votre corps récupérer afin qu’il puisse tirer profit des sollicitations qu’il a subit.


Sur l'arête de l'Inominata au Mont-Blanc



Préparation de la course et du matériel :
S’informer du bulletin météo et savoir l’adapter à la réalité du terrain (les prévisions ne sont pas à prendre comme une vérité).
Récolter des informations générales et pratiques : topos, cartographies, refuges, réglementation bivouac...
Récolter des informations spécifiques sur la praticabilité et les conditions de l’itinéraire, grâce aux retours de course faits par les alpinistes précédents (gardien de refuge, bureau des guides, site web, etc.)
En fonction de ces infos et de vos capacités, vous devrez calculer votre horaire et savoir vous y tenir.
Il est également important de connaître son matériel et savoir l’utiliser. Être suréquipé peut être rassurant, mais ne sert à rien. Le poids est ennemi et mieux vaut peu d’équipement employé à bon escient qu’une surenchère de technologie mal maitrisée. Penser à tester vos nouvelles chaussures ou chaussons d’escalade sur de petites sorties plutôt que dans une grande bambée.

Granit à la Chandelle du Tacul


Pendant la course :
Préserver la cordée : savoir s’économiser, observer les signes de fatigue et ajuster son rythme.
Adapter les techniques d’assurage à la configuration du terrain.
Anticiper les dangers objectifs : avalanches, chutes de pierres, glace, crevasses... par une lecture minutieuse du terrain.
Surveiller le temps : respecter les horaires et rester attentif à l’évolution de la météo.
Même si votre motivation est grande, ne pas minimiser ou ignorer une dégradation météorologique, une baisse de votre condition physique, ou un retard sur le timing prévu.
Si les risques et conditions de l’ascension dépassent vos capacités et compétences, savoir renoncer à temps devient vital. Ne pas attendre d’être en grande difficulté pour le faire. C’est un geste d’humilité face aux montagnes. Elles resteront en place, et il suffira de revenir avec de meilleures conditions, une meilleure forme ou technique. L’orgueil n’est pas de mise lorsque des vies humaines peuvent être en jeu.
Rentrer chez soi en bonne santé, c’est être certain d’avoir fait le bon choix.

Je vous souhaite une bonne saison et plein de belles ascensions.
 



Petite pause face à la Meije avant d'entamer les rappels du Pic Maitre



vendredi 31 mai 2013

Escalade entre gorges de la Jonte et Calanques



Sonia et Fred avaient l’idée de clôturer la saison de ski sur les flancs du Mont Rose, mais depuis notre séjour à Tafraout au Maroc, cela nous motivait de moins en moins. Aussi quand ils m’ont demandé de changer de programme pour les accompagner grimper dans les Gorges de la Jonte, je n’étais pas mécontent !

C’est un coin que j’aime bien et où j’allais grimper depuis ma ville natale de Cahors, il y a fort longtemps ! La météo annoncée est douteuse, mais nous tentons le coup.
Le premier jour, nous grimpons la classique « Les femmes et les grimpeurs d’abord », puis nous nous délectons de « L’Arête Ouest » avant de terminer la journée dans la voie « Biotone ». C’était dément : le cadre est splendide, les vautours planent autour de nous, et même si les falaises sont pas très hautes, le gaz est bien là.

Après un arrêt au stand dans la très cosy chambre d’hôtes « La Grange Templière », nous repartons le lendemain avec un temps annoncé désastreux. Nous démarrons tout de même dans « La diagonale du gogol », mais après trois longueurs, les virtuelles prévisions devinrent bien réelles : des trombes d’eau tombent du ciel. Après un rapide point météo, nous faisons le choix de partir directement pour tenter notre chance dans les Calanques où le ciel semble plus clément. Nous prendrons juste le temps d’un petit stop gastronomique dans le Languedoc.

Arrivés à Cassis, il fait effectivement beau, mais frais et venté. Nous partons pour le Cap Canaille. Ici, la journée d’escalade commence par des rappels bien gazeux, et avec ce vent l’ambiance est sauvage.

Après être remontés par la voie « Ouvreur de bouses », nous décidons de changer de style et d’aller nous abriter du vent dans la traversée « Face au large » au Cap Morgiou. C’est un coin splendide et l’ambiance est singulière.

Mes courageux compagnons seront à la hauteur de la voie, mais feront une requête pour la voie du lendemain. Ils préfèreraient grimper à la verticale, les pieds loin du sol, plutôt qu’à l’horizontale, les fesses au ras des flots !


Nouvel intermède gastronomique sur le port de Cassis, puis le dernier jour nous mettons le cap vers la célèbre Calanque d’En Vau. Là, encore plus qu’ailleurs, on a vraiment l’impression de grimper dans une carte postale.

Avec ses eaux turquoise, ses falaises qui tombent dans la mer, sa plage de galets, c’est un lieu très photogénique. Après deux belles voies de plus au compteur, nous sentons une fois de plus que le séjour est trop court et qu’il va falloir revenir.
Un grand merci et bravo à Sonia et Fred.